Compagnie Jusqu'à l'Aube
Théâtre contemporain - Bordeaux

Pandore démarre par une fête anniversaire et finit par un enterrement.
Entre ces deux évènements, toute la vie se déploie.
Les personnages tentent alors de se frayer un chemin vers l’espoir.
Pandore
mythologie contemporaine de l'espoir
A travers le destin croisé de plusieurs personnages, les acteurs plongent le public dans un dédale d’histoires et fabriquent une succession d'images et de séquences, comme autant d'instantanés de vies. Les personnages se croisent, leurs destins se font écho et un réseau de sens fait apparaître le portrait d’une humanité faite de malheurs et de joies, de combats et d’espoir.
À partir du mythe de Pandore, Nicolas Dubreuil questionne notre rapport à l’espoir. Le mélange entre les séquences corporelles et les scènes parlées fait naître un univers poétique et fantasmatique.




Photos prises en répétition - septembre 2021 - Artigues-près-Bordeaux
Les musiques du spectacle

Notre spectacle, il parle de quoi ?
Du désenchantement d’un monde en perpétuelle crise.
De la solitude des êtres.
Des cadres de la société qui enferment les esprits.
De la domination, des hommes sur les femmes.
Des vices de l’argent sur la vie quotidienne.
De l’incapacité à se mettre en mouvement.
Du temps qui passe.
D’amour.
D’amitié.
D'espoir.
Surtout d’espoir.
Tout est parti du mythe de Pandore...
Nous avons démarré le travail au plateau par le mythe de Pandore.
Avant tout ça, c’était encore l’âge d’or où nos ancêtres vivaient heureux, dans l’abondance d’une nature luxuriante. Il n’y avait aucun problème. Les humains côtoyaient même les dieux, c’est dire ! Sauf qu’un jour, Prométhée a volé le feu de l’Olympe ce qui a mit Zeus dans une colère immense. Les dieux ont donc conçu une boîte renfermant tous les maux de l’humanité: la Guerre, la Vieillesse, la Maladie, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion et l'Orgueil. Ils ont donné cette boîte à Pandore, lui interdisant de l’ouvrir. Sauf que Pandore a ouvert la boîte (non pas parce que c’est une femme, mais bel et bien parce que - homme ou femme - nous sommes tous attirés par l’interdit). Tous les maux se sont alors échappés. Et notre destin a été scellé. Nous vivons maintenant dans la souffrance jusqu'au malheur ultime, la mort.. Mais heureusement - ou malheureusement selon la posture de vie que l’on adopte - nous avons toujours l’espoir pour nous consoler.

Et nous avons suivi plusieurs fils.
D’abord, celui de l’espoir. Qu’est-ce qui fait que le matin en nous levant, nous continuons à y croire ? Qu’est-ce qui anime au quotidien cette pulsion - cet instinct - de vie ? Nous avons questionné tout ça sur le plateau de théâtre. Improvisé. Lu des textes. Imaginé des personnages. Et puis, à force de tourner autour de la question,, une réponse soudaine est apparue, comme une évidence. Naïve peut-être. Pas du tout scientifique. Mais elle nous plaît cette réponse: l'Autre. Nous continuons à avancer dans nos vies grâce aux autres. Car que serions-nous sans le secours de l'amour et l'amitié ?
Ensuite, nous avons suivi les fils du mal. Est-ce que dans notre monde contemporain, il existe d’autres maux que ceux du mythe ? Parce que franchement, la guerre, la tromperie, la passion et la maladie, est-ce que ça nous parle aujourd'hui ? Bien sûr. Le mythe est universel. Alors oui, chaque époque a ses spécificités en matière de vices, mais à chaque fois c'est quand même l'argent, le pouvoir et le désir qui malmènent nos rapports humains.
Enfin, nous avons cherché à relier les deux, sans tomber dans une vision trop niaise où les maux seraient face à l'espoir, où le bien triompherait sur le mal. À chaque fois que nous montions une scène où - enfin - un personnage vivait le bonheur, nous étions tenté par l'idée de rajouter quelque chose de mauvais juste après. Comme si une fin heureuse n'était pas possible. Il a fallu résister pour ne pas trop se laisser gagner par un discours pessimiste, nihiliste, ou mélancolique. Résister, oui. Nous venions de trouver la clé de voute du spectacle. Attendre sans rien faire, ce n'est pas de l'espoir. Il faut se mettre en mouvement. Créer l'opportunité. L'espoir est un acte de résistance !
Un univers poétique, entre minimalisme et mouvement
La mise en scène du spectacle est cinématographique. Les tableaux corporels soutenues par un univers musicale électroacoustique font naître une fantasmagorie autour de l’espoir. Le travail du geste et de la musicalité du mouvement renforce la poétique. Le mélange entre les séquences réalistes traitées au millimètre et les boucles chorégraphiques permet de mieux rendre compte de la palette des émotions humaines.
Chaque éléments du décor porte en lui toute une symbolique. Le ballon renvoie à l’enfance, au souffle de la vie, au ventre de la femme enceinte… Les fleurs évoquent l’amour évidemment, mais aussi l’espoir d’une nature qui renaît à chaque printemps. Les boîtes sont omniprésentes sur le plateau et ont différentes fonctions. Les cadeaux d’anniversaire évoquent la fête et le désir, et servent aussi pour masquer les visages, uniformiser les êtres et empêcher de voir l’horizon. Le grand cube métallique enferme les personnages physiquement et psychologiquement, et peut aussi être un cocon protecteur contre le malheur.

Équipe artistique
Création collective
Mise en scène et dramaturgie: Nicolas Dubreuil
Écriture et dramaturgie: Marie-Lise Hébert
Travail du mouvement: Elsa Marquet
Création lumière: Paula Depitre
Conception des décors: Éric Grel
Conception des accessoires: Alice Viale
Interprétation: Bela Balsa, Henri Bonnithon, Philippe Caulier, Nicolas Cazade, Brigitte de Sousa, Côme Tanguy
Photos: Catherine Passerin
Vidéo: Jérémy Hervet
Dessins: Clara Lang
Communication et diffusion: Constance Joubert








